Eau du robinet à Sète : quid des PFAS et métabolites ?

PFAS et Métabolites eau Sète

Lettre ouverte de Laurent HERCE, conseiller munisicipal, concernant les PFAS et métabolites qui a été adressée à Mr François Commeinhes, Président de l’agglomération et maire de Sète.

L’eau du robinet à Sète est-elle buvable régulièrement, à long terme, et sans danger ?
Après les informations émanant du directeur de l’ARS, indiquant une eau du robinet dégradée dans de nombreux sites d’Occitanie, nous souhaitons, pour rassurer la population, un bilan chiffré, indépendant et public, de la qualité de l’eau de notre ville.
Et notamment concernant la présence de PFAS et de métabolites

 

Mercredi 18, le canard enchainé publiait un email interne émanant de l’Agence Régionale de Santé d’Occitanie (ARS). Son Directeur, Didier Jaffre, évoquait la présence de “…PFAS [substances poly ou perfluoroalkylées] et de métabolites partout” en occitanie.
Il en tirait une conclusion étonnante : “(cette eau) ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste”.
Plutôt que d’informer le grand public, il conseillait à ses cadres de “…consommer l’eau en bouteille”.

Trois jours plus tard, ce même directeur affirmait, contre son propre avis, qu’il n’y a aucun danger

Mais ses déclarations confuses, largement reprises par les médias, ont créé un climat de suspicion à l’encontre de l’eau qui nous arrive par le robinet.
Cette suspicion concerne la présence de PFAS et de métabolites dans notre eau du robinet.
Or, cette suspicion est lourde de conséquences : 

1 – L’eau du robinet est indispensable à l’alimentation d’une grande partie de la population, la plus démunie par définition. Sa consommation permet à de nombreuses familles de faire de larges économies. Si la suspicion actuelle, ou un danger avéré, détourne cette consommation vers de l’eau en bouteille, c’est un budget de 10 à 20 € par mois et par personne qui viendrait peser sur les plus faibles revenus. En cette période de crise et d’inflation, c’est un coût majeur.

2 – Autre conséquence directe, la pollution occasionnée par les bouteilles d’eau en plastique pourrait exploser.
En effet, si 10 % de la population sétoise, anxieuse, décide de changer de mode de consommation d’eau, c’est 4400 fois 50 bouteilles, soit 22.000 bouteilles plastiques supplémentaires / mois, qui vont se retrouver dans nos décharges ou dans la nature. Un énorme impact écologique.

3 – Il existe un risque réel pour la santé, si la présence de PFAS et de métabolite est avérée.. Les composants cités se dégradent en d’autres composants encore plus dangereux, et cancérigènes. Les études scientifiques l’attestent. Il est donc indispensable de garantir immédiatement qu’ils ne sont pas présents dans notre eau du robinet locale.

 

Certes, des mesures existent déjà pour surveiller la qualité de l’eau

On peut ainsi consulter le site gouvernemental : https://sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau

Celui-ci donne pour Sète les dernières mesures effectuées le 28 septembre. Les résultats sont bons, mais ne mentionnent pas de mesures concernant les PFAS et métabolites.
En effet, des contrôles plus poussés incluant ces composants ne seront obligatoires qu’en 2026.

C’est ce que prévoit la directive européenne eau potable 2020/2184.
20 PFAS seront recherchés. La limite de qualité pour ces substances sera fixée à 0,1 µg/l
A noter que cette limite de qualité entre en application depuis janvier 2023 en cas de détection de PFAS identifiés dans le cadre d’un suivi anticipé sur certains points en raison du contexte local.
Avons-nous réalisé ce suivi anticipé sur notre territoire ?

En conséquence : 

  • Afin de rassurer la population locale,
  • afin d’encourager la consommation d’eau du robinet qui est une nécessité économique et écologique,
  • afin aussi de garantir la santé des habitants à long terme…


Nous demandons au maire et président d’agglomération, François Commeinhes, de communiquer publiquement les analyses concernant les PFAS et métabolites qui auraient été faites concernant l’eau de notre consommation locale.
Si elles n’existent pas, de faire réaliser des analyses détaillées concernant l’eau du robinet sétoise. Ces analyses étendues devront inclure l’analyse des polluants cités plus haut : PFAS et Métabolites. Elles devront émaner d’organismes indépendants, différents de l’ARS.
Puis, nous demandons à François Commeinhes de communiquer ces résultats de façon publique, afin de rassurer ou d’informer des dangers la population, en toute connaissance de cause.

C’est une mesure peu coûteuse, et à même de rassurer l’ensemble des citoyens dans leur usage quotidien de l’eau.

 

Laurent HERCE, Élu écologiste à la mairie de Sète

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.