Parmi les pollutions auxquelles nous sommes exposées à Sète, l’une est très souvent citée par les citoyens, et quasiment jamais évoquée par les politiques en place : le bruit.
C’est l’une des principales nuisances ressenties par les sétoises et les sétois, comme le montre les échanges que nous avons recueillis sur les marchés en cette campagne électorale départementale et régionale.
Il est même fort possible que le bruit, notamment celui généré par la circulation des véhicules motorisés (motos, voitures, camions et bus), soit aux yeux des habitants de la ville la pollution la plus « visible » (en l’occurence audible).
En effet, il est compliquée de percevoir la dégradation de l’air due aux particules fines par exemple (circulation et bateaux de fort tonnage).
Alors qu’il est facile, voir immédiat, de constater les nuisances occasionnées par le bruit des véhicules.
Le bruit de circulation à Sète : une nuisance bien présente
Qui n’est pas entré dans une colère noire lorsque qu’une moto ou un scooter se lance à pleine vitesse en centre ville, en atteignant les 90 voire 100 Décibels ?
Pour prendre la mesure de ce problème, alerté par les citoyens, nous avons lancé une campagne de mesure de cette pollution sonore générée par la circulation.
Pour cela, nous effectuons des mesures dans un grand nombre de points de la ville, depuis dimanche dernier 6 juin, jusqu’au 16 juin.
Cette campagne de mesures sera d’ailleurs sans doute étendue bien au delà, pour cartographier les nuisances et pouvoir en rendre compte aux autorités.
Nous avons répertorié les mesures, assorties de quelques commentaires, rue par rue, dans une carte Google Maps spécifique.
Il suffit de cliquer sur cette carte, sur les repères signalés, pour faire apparaitre les mesures moyennes, et le commentaire (sur ordinateur de préférence).
Le niveau de bruit est mesuré en DbA (Il s’agit d’un décibel pondéré A qui constitue une unité du niveau de pression acoustique. En effet, l’oreille et le cerveau humain interprètent l’intensité d’un son en partie en fonction de sa hauteur tonale)
Les principales sources de nuisances sonores
La situation sétoise est assez conforme à la situation nationale.
Sont toujours cités en tête des nuisances, et c’est validé par nos mesures, les 2 roues motorisés.
D’une part parce qu’ils génèrent effectivement un niveau de bruit important, nativement.
Mais aussi pour deux autres raisons importantes :
- Ils sont souvent modifiés au niveau de l’échappement, pour libérer une puissance supplémentaire, mais en générant un bruit bien supérieur à la normale.
- Certains conducteurs de 2 roues motorisés (scooters, motos) ont une fâcheuse tendance à profiter de la moindre occasion pour lancer leur engin à grande vitesse, avec une forte accélération, et un niveau de bruit qui peut devenir très élevé (90 voire 100 DbA).
Manifestement, ces 2 roues et leurs conducteurs, qui sont parfois des personnes d’âge respectable et circulant sur des engins qui valent plusieurs dizaines de milliers d’euros, ne se préoccupent guère de leurs concitoyens et du simple respect de la législation.
On est en droit de s’interroger sur l’étrange passivité des pouvoirs publics sur ce type d’incivilités répétées. Surtout si l’on constate que la même personne sur le même véhicule va répéter cette incivilité chaque jour, voire plusieurs fois par jour, à heure fixe, sans jamais être contrôlée ni inquiétée.
Pourquoi, par exemple, encourager la police municipale à verbaliser les stationnement non génants mais payants, alors que l’on ne verbalise pas les conduites dangereuses (grande vitesse) et inciviques (pots d’échappement trafiqués, bruit excessif) ?
Les autres sources de nuisances sonores :
voitures de forte cylindrée, voitures sportives dont le bruit est un argument de vente, camions (mais ils sont assez rares dans le centre de Sète), bus et cars s’ils sont encore motorisés au diésel ou à l’essence.
A noter les efforts entamés pour basculer les véhicules de transport en commun vers la propulsion électrique, qui sont louables. Il faut maintenant compléter notre réseau de voies avec des pistes cyclables protégées : rappelons que le bruit d’un vélo est quasiment imperceptible (40 à 50 DbA).
Constaté lors de nos mesures : un véhicule de forte cylindrée type Ferrari ne descend pas en dessous de 60 DbA, moteur tournant au ralenti. A l’inverse, un véhicule électrique émet un bruit souvent imperceptible même au démarrage .
Le bruit : une nuisance qui cache d’autres problèmes
Le bruit constaté ici à Sète, en termes de mobilité, est un marqueur d’autres problèmes et de certaines disparités.
Il peut être lié à des disparités sociales et d’habitat, puisque le prix de l’immobilier est impacté assez fortement par les nuisances sonores. Les rues bruyantes auront tendances à être délaissées, sauf si elles se situent vraiment dans un environnement recherché et privilégié.
A Sète, typiquement, les quais peuvent être bruyants, mais malgré tout d’un niveau de prix élevé, du fait d’autres agréments.
Toutefois, la quasi totalité des acheteurs de biens immobiliers haut de gamme sont très attentifs aux nuisances sonores, notamment celles générées par la circulation.
Une isolation sonore, généralement obtenue par des fenêtres triple vitrage de forte épaisseur, reste chère. C’est pourquoi les populations qui souffrent le plus des bruits de circulation sont souvent celles qui ont un niveau de revenu bas.
Les nuisances sonores dues aux véhicules motorisés sont aussi significatives des efforts faits (ou non) par les municipalités pour modifier leurs infrastructure et politique de transport.
Par exemple, à Grenoble, ville qui a complètement remodelé son centre ville avec des rues 100% cyclables (mais accessibles aux commerçants et riverains), le niveau de nuisance sonore a chuté drastiquement.
Le bruit, un marqueur du genre ?
Assez curieusement, on constate aussi que les nuisances sonores occasionnées notamment par les 2 roues, obéissent à une logique genrée.
En effet, les comportement inciviques, tels que la modification de l’échappement, le démarrage systématique à grande vitesse, les « roues arrières », semblent être uniquement le fait d’hommes (et notamment de jeunes hommes). C’est une observation facile à faire.
Par extension, on peut s’interroger d’un point de vue psychanalytique, sur les motivations réelles des utilisateurs de véhicules motorisés bruyants, et de ceux qui adoptent de tels comportements.
Ne doit-on pas y voir le signe d’un certain machisme ? Une volonté quasi « sexuelle » de se faire remarquer, et d’affirmer sa puissance ?
Et dans ce cas, n’est-ce pas cette forme de machisme associée aux origines latines de notre ville qui conduit à ce type de comportements inciviques assez fréquents à Sète ?
Il faudra un jour creuser cette piste plus avant.
Bonsoir, j’habite rue de la savonnerie à Sète. C’est invivable le bruit incessant des voitures, motos, scooters toute la journée et la nuit. Les véhicules se doublent même. La limitation est à 30 kms mais non respectée.
Je suis à fond pour votre initiative
C’est une rue passante pour sortir de Sète.
Bonjour. Nous vous remercions de votre information concernant votre rue, et de votre soutien.
Nous irons mesurer le bruit là-bas aussi si ce n’est déjà fait.
Nous espérons que le fait d’attirer l’attention de la majorité en place sur ce problème permettra d’y apporter des réponses.
Nous ne sommes malheureusement pas aux commandes, mais agissons en tant que citoyens et lanceurs d’alertes.
bien à vous,
EELV Sète
Je vous rejoins sur vos analyses et déductions mais vous en restez au constat. La configuration de cette ville quasi insulaire ne laisse pas beaucoup de choix en terme de plan de circulation. Déjà placer les panneaux de limiration de vitesse à 40 voir 30 kms/h, rappeler l’interdiction de klaxonner en ville, et fixer clairement les limitations sonores. Enfin sanctionner durement les échappements libres, les coups d’accélérateur débiles et inutiles. Mobilisation policière forte et répressive.
Étendre les zones pietoniaires, détourner du centre (Euzet, Quais, Roustand) toute la circulation en transit vers le Lido et Marseillan par une voie à créer, pourquoi pas souterraine qui pourrait s’amorcer à l’entrée Est de Sete (et inversement) à l’entrée du port industriel, passer sous les canaux, le saint-clair et déboucher vers le Lido, avec 2 ou 3 sorties bien pensées par quartier, et des parkings souterrains. Confier cette étude, ce travail, ce developpement, à un bureau d’étude et à une grande entreprise de TP qui pourraient en voir la délégation pendant 2 ou 3 decennies pourrait résoudre le problème du financement.
La beauté de cette ville et sa qualité de vie pourrait en être décuplée.
Bonjour, et merci. Le premier moyen d’agir, c’est de limiter la circulation automobile au strict nécessaire.
Donc d’encourager le stationnement aux entrées de la ville, et de favoriser par exemple le vélo qui reste négligé et dangereux à Sète.
Mais bien évidemment, il faudrait aussi mettre en place une certaine répression, car les 2 roues notamment ne sont pas contrôlés ni sanctionnés. Or, par exemple, il a été possible l’année dernière pendant le premier confinement de bloquer toute les entrées de la ville pour contrôler les touristes (alors que c’était illégal et que le préfet l’a finalement interdit).
Il doit donc être possible d’effectuer des contrôles sur les véhicules très bruyants et trop rapides.
l’investissement dans la Smart City, en cours (ville numérique, caméras…), devrait servir aussi à cela.
EELV Sète
Bonjour,
Merci de vous intéresser au sujet des nuisances sonores.
Connaissez-vous l’application NoiseCapture sur téléphone ? Développé par l’ex-IFFSTAR, elle permet également de mesurer le niveau de bruit et décrire l’environnement sonore. Cela permet de construire une carte de bruit participative. Je vois qu’il n’y a pas encore de contributions à Sète. Cela pourrait faire d’une pierre deux coups 🙂 .
L’application mobile :
https://play.google.com/store/apps/details?id=org.noise_planet.noisecapture&hl=fr&gl=US
La carte participative :
https://noise-planet.org/map_noisecapture/#4/20.51/16.35/
Bonne journée,
Excellente suggestion. Merci. Nous allons nous intéresser à cette solution, et voir si l’on peut lancer une carte participative.
Bonjour,
J’habite rue Paul Valéry,les nuisances sonores
sont infernales.Les 2 roues en sont responsables.80% ont un échappement trafiqué et roulent comme des dingues surtout tard le soir.Cetains arrivent à rouler au delà de 70km/h sur des petites rues étroites limitées à 30km/.
Mais que fait la police et la mairie?
Cordialement
Pascal Petillon
Bonjour. Effectivement, c’est l’une des nombreuses rues où les 2 roues causes des nuisances sonores importantes.
Surtout qu’à cet endroit il faut pousser le moteur pour grimper.
Il y a souvent un danger lié à la vitesse en plus de la nuisance sonore.
Nous allons reprendre ce dossier pour finir notre cartographie, et interpeller la mairie.
Bonjour
J’habite près du port de pêche de Sète. Les machines fonctionnent toute la nuit provocant un bruit insupportable. Mais le pire ce sont les bars , jusqu’à 2h du matin avec leurs musiques très forte et leurs clients qui crient jusqu’à plus d’heure. C’est insupportable ! Et même si vous appelez la police, ils continuent. L’hiver c’est le weekend et pendant 6 mois dans l’année c’est quasiment tous les jours.
Bonjour,
le centre-ville est un des problèmes majeurs au niveau du bruit incontestablement. J’attire votre attention sur les Bd Camille Blanc et Bd de Verdun c’est un problème aussi, car il y a un passage très dense le bruit incessant des voitures, motos, scooters toute la journée et la nuit, Côté hôpital, pompier et hélicoptère, c’est récurrent mais vital et acceptable .
Par contre il serait appréciable de faire des contrôles de vitesse et de bruit régulièrement pour les véhicules empruntant les Bd. Ceci pour le bien être des riverains .
Effectivement, ces deux Boulevards sont particulièrement bruyants, car ils comptents parmi les plus usités sur Sète. Et lorsque la vitesse augmentent, comme dans la zone proche de Auchan et du cimetierre, le bruit augmente en conséquence.